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mercredi 21 décembre 2011

Le tourisme résiste

Si cette année, l'industrie touristique a pâti d'événements conjoncturels, notamment l'attentat de Marrakech et le Printemps arabe, en 2012, la crise de l'euro risque de constituer un problème structurel.

Le ralentissement de l'activité touristique n'est pas près de s'estomper. Si 2011 est une année très difficile pour le tourisme national, 2012 le sera encore plus. Telle est l'appréciation de Hamid Addou, directeur général de l'ONMT (Office national marocain du tourisme), qui a été invité, hier, par la Chambre de commerce britannique, pour développer la stratégie de l'Office à l'international en matière de promotion de la destination Maroc.

«En 2011, le bilan ressort honorable par rapport à d'autres destinations touristiques qui ont affiché des fléchissements des arrivées touristiques de plus de 50%. Si cette année, l'industrie touristique a pâti d'événements conjoncturels, notamment l'attentat de Marrakech et le Printemps arabe, en 2012, la crise de l'euro est un problème structurel qui peut être durable. Ainsi, les touristes européens qui décideraient de voyager seraient moins nombreux», considère Hamid Addou. En fait, au niveau promotion, tout l'art est de savoir convaincre les touristes via une stratégie efficace. Aussi faudrait-il que le budget promotionnel suive. À noter que les moyens mis à la disposition de l'Office ont stagné, et ont même baissé ces deux dernières années.

«Le pays se trouve dans une situation délicate. Généralement, le montant du budget représente 1 à 1,5% des recettes touristiques d'un pays. Aujourd'hui, il est en deçà de ce niveau. Mais je pense que ce budget serait plus conséquent dans les prochaines années, étant donné l'importance des projets touristiques à lancer», a-t-il ajouté. Pour ne citer que les projets dans le balnéaire où un réel retard est à rattraper, nombreux sont ceux qui seront lancés ou ouverts, comme il est prévu dans la Vision 2020.

Hamid Addou a donné l'exemple du Resort de taille humaine à lancer à Agadir, à 45 km de l'aéroport de la ville, qui dans 10 ans deviendrait l'une des premières destinations balnéaires de la méditerranée. «Pour Agadir, qui était il y a 15 ans la première destination balnéaire non européenne, nous commercialisons près de 20 000 lits. Tandis que la station de Charm el Cheikh, dotée de 120 000 lits, accueille près de 7 millions de touristes par an. Un grand effort a été déployé par les Égyptiens pour répondre à la demande de touristes britanniques, allemands et russes ou scandinaves. Seulement, pour le projet d'Agadir, il ne s'agira pas de dupliquer le modèle égyptien», a-t-il précisé, tout en rappelant l'importance grandissante de la variable Environnement. «Pour le balnéaire, au-delà de l'augmentation de la capacité d'hébergement, il faut des Resorts qui respectent l'environnement. Dans les 7 au 8 prochaines années, ne pas participer à dégrader l'environnement serait l'une des raisons de certains touristes, notamment allemands et britanniques, de ne pas se rendre à une destination». Des changements de comportements auxquels il faut s'adapter.


Source : Le matin.ma, Par Nadia Benyouref

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