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mercredi 11 janvier 2012

Le livre blanc de la modernisation hôtelière et touristique

Du côté du tourisme français, si la France se présente fièrement comme «la première destination touristique mondiale» et s’en félicite abusivement année après année, la stratégie touristique de la France, son organisation, son accueil et son équipement touristiques laissent à désirer, malgré les nombreux points forts de notre offre touristique. Ils ne sont pas suffisamment qualitatifs. Ils sont notre talon d’Achille. On ne pourra plus s’appuyer sur les seuls atouts de notre patrimoine et de nos paysages pour un tourisme pérenne et profitable.

Le succès évoqué du poids de la demande touristique rassure les élus en laissant croire qu’aucun effort n’est à faire et que le tourisme fonctionne tout seul, qu’il y ait des crises ou pas, que l’euro soit forte ou pas. Du côté des hôteliers, l’offre a pris et continue à prendre un sérieux retard de modernité par rapport à l’évolution des modes de vie, de l’habitat et de l’immobilier de bureaux. Beaucoup d’entre eux ne disposent plus des moyens nécessaires, en argent et en idées, pour inverser la tendance. Il ne faut pas se laisser hypnotiser par les grands investissements actuellement faits par les palaces et hôtels de luxe. Ils ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Leur exemple — minoritaire à l’échelle de l’hôtellerie française — n’est pas représentatif de l’ensemble du secteur. Du côté des voyageurs, l’on trouve que l’hôtellerie française est de plus en plus inadaptée (hormis dans le luxe mais qui ne pèse que 6 % de l’offre), avec parallèlement des prix qui augmentent désormais exagérément. 

Nous ne jetons la pierre à personne. La tournure du marché a simplement mal évolué depuis ces deux dernières décennies : l’hôtellerie a été poussée dans une impasse économique, sans que personne n’ait su ou pu l’éviter, aggravée par la crise économico-financière de ces trois dernières années et à présent par les nouvelles réglementations à obligations d’investissements non productifs.

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Depuis plus de 15 ans, le parc hôtelier classé (hôtels de tourisme), comme non classé d’ailleurs, ne cesse de fondre, comme neige au soleil. Depuis 1995, le tourisme français a perdu presque 3.400 hôtels de tourisme, mais également les 2/3 de ses hôtels non classés, ces derniers passant de près de 9.000 établissements à un peu plus de 3.000 aujourd’hui. Année après année, les hôtels économiques (du 0 au 2 étoiles) disparaissent tandis que les unités de moyen et de haut de gamme se créent ou sont le fruit de reclassements, sans compenser pour autant le vide laissé par les premiers. A noter qu’à septembre 2011, 160 hôtels avaient demandé leur nouveau classement 5 étoiles, qui remplace le 4 étoiles luxe précédent.

La clientèle sera-t-elle condamnée à trouver à terme essentiellement des hôtels de plus en plus chers par la disparition d’établissements économiques ? Cependant, l’érosion de l’offre et les fermetures définitives sont propres à l’hôtellerie. Si cette dernière a donc perdu presque 3.400 adresses en près de 15 ans,
soit – 17 %, d’autres formes d’hébergement touristique ont au contraire grossi leurs rangs sur ce laps de temps :
  • les résidences de tourisme ont gagné près de 1.200 établissements (+ 179 % !), 
  • les villages de vacances ont 240 sites de plus (+ 32 %), 
  • les chambres d’hôtes déclarées sont à + 22.000 unités (+ 122 %).

Source : Veille info tourisme

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