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jeudi 5 janvier 2012

La concurrence des aéroports frontaliers américains

Les aéroports de Burlington et de Plattsburgh attirent de plus en plus de clients au Québec et dans le sud-est de l’Ontario. Les bas prix sur les billets d’avion ont incité environ 337 000 Canadiens à prendre le départ dans ces deux aéroports en 2010, privant le Québec de recettes touristiques qui auraient dû lui revenir.
Un problème pancanadien

En 2010, un million de Canadiens se sont rendus dans les aéroports frontaliers américains pour prendre l’avion. On prévoit que cette proportion triplera en 2015. Ils sont attirés surtout par les prix des billets et les voyages à rabais. L’écart de prix peut aller jusqu’à 50% par rapport aux prix canadiens. Selon un sondage, les Canadiens réaliseraient une économie de l’ordre de 300 $ par billet d’avion à l’aéroport de Plattsburgh. La nouvelle taxe de 5 $US bientôt imposée par les États-Unis aux passagers qui entrent au pays par air ou par mer favorisera davantage les aéroports frontaliers.

Un rapport du Conference Board du Canada indique que les Canadiens sont prêts à faire jusqu’à quatre heures de route en voiture pour économiser. Un sondage portant sur les intentions de voyage d’hiver 2011-2012 établit que 17,4% de ceux qui planifient un voyage en Floride ont l’intention de se rendre en voiture jusqu’à un aéroport américain pour prendre l’avion. Un autre sondage, cette fois de l’Hotel Association of Canada (HAC), évalue que 21% des Canadiens prétendent s’être rendus aux États-Unis pour prendre l’avion en 2010, comparativement à 18% en 2009.

Le problème est pancanadien. On l’observe à Vancouver, à Calgary, à Windsor, à Toronto et dans les Maritimes. Le Québec n’y échappe pas. Les aéroports de Burlington et de Plattsburgh ciblent avec succès le marché des Québécois qui vont aux États-Unis et dans les destinations soleil.
Une concurrence inquiétante

À Burlington, on estime que 40% des 641 000 passagers embarqués en 2010 sont des Canadiens; à Plattsburgh, ils représentent de 85% à 90% des 95 000 passagers embarqués.

Aéroports de Montréal (ADM) évalue les pertes à 300 000 voyageurs par an. Si l’on se fie aux évaluations de Burlington et de Plattsburgh, la fuite serait plutôt de 337 000 passagers embarqués en 2010. De plus, quand une habitude est prise, elle devient ancrée et répandue.

Burlington stagne

Burlington est le principal aéroport frontalier à proximité du Québec. Situé à 160 km de route de Montréal (2 h), l’aéroport traverse une période difficile; les passagers embarqués en 2010 sont 14,3% moins nombreux qu’en 2008. L’entrée en scène de Plattsburgh est vraisemblablement une des causes de ce déclin (voir tableau 1).

L’orientation actuelle de Burlington favorise les connexions avec les principales plaques tournantes américaines. Les transporteurs Continental Airlines, U.S. Airways, JetBlue Airways, Aer Lingus et Delta Air Lines y offrent des liaisons vers six grandes villes américaines et deux villes en Irlande. Le tarif journalier du stationnement est fixé à 12 $.

Un article de février 2011 fait état de difficultés financières sérieuses à Burlington. Aucun projet majeur n’est annoncé. Il n’y a donc pas lieu d’anticiper une érosion accrue du marché québécois de ce côté dans l’immédiat.



Source: Plattsburg International Airport


Source : Réseau de veille en tourisme, Analyse rédigée par Henri Chapdelaine

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