La croissance annoncée du tourisme international présage une croissance 
exponentielle pour les premières décennies du XXIe siècle, laquelle se combinera 
avec une croissance des mobilités touristiques nationales. De nos jours, tout se 
passe comme si s'opérait une transition touristique, avec le passage d'un régime 
d'habiter le monde non touristique à un autre, où le tourisme devient une 
composante de l'existence humaine.
  
Dès lors, si l'on considère que la 
transition touristique se déploiera à l'égale de la transition urbaine 
(généralement, la transition urbaine s'achève avec des taux voisins à 80 % de la 
population vivant en ville), on pressent la marge de manœuvre qu'il reste à 
conquérir aux tourismes international et national. Nous serions au début d'un 
phénomène dont le développement et les implications restent à venir. Finalement, 
à l'exception des pays occidentaux, anciens foyers touristiques dont la 
démographie est limitée, le tourisme reste à construire ailleurs dans le monde 
pour plusieurs milliards d'individus.
Ce constat va de pair avec une 
nouvelle étape dans le développement du tourisme, qui est l'avènement d'un 
tourisme de masse mondialisé. Admettre que le tourisme est aujourd'hui un 
phénomène mondialisé n'est plus une originalité. Poser qu'il est mondialisé et 
mondialisant, c'est franchir un pas supplémentaire.
Face à cette mise en 
tourisme mondiale, survient une autre question, importante pour les destinations 
et les lieux touristiques : comment survivre face à la concurrence accrue ? 
Cette concurrence n'est pas forcément produite par une fréquentation réelle du 
monde touristique, mais est induite par l'évolution et l'amélioration de la 
connaissance des individus-touristes de ce qui se passe dans le monde.
Le 
tourisme, qui fut longtemps une affaire européenne puis occidentale, est aussi, 
depuis trente années, une affaire asiatique. Et il apparaît de plus en plus 
clairement aux chercheurs que les touristes asiatiques, au-delà des apparences, 
n'agiraient pas tout à fait comme les touristes occidentaux. Certes, ils se 
reposent, visitent, jouent et font du shopping, mais pas de la même façon que 
les touristes occidentaux...
La recherche scientifique a considérablement 
progressé ces dernières années en reconnaissance et en connaissance de ces 
écarts aux modèles praticiels. Par touches successives, d'autres attitudes 
émergent, des subtilités pointent au-delà des importantes différences.
Dès 
lors, nous vivons un autre moment important dans la constitution du monde 
touristique ; celui où, peut-être, d'autres modèles se forgent. Ainsi le refus 
de bronzer est-il temporaire ou définitif, instillant un nouveau rapport au 
soleil ? Si tel est le cas, comment cette posture évoluera-t-elle et 
influencera-t-elle les Occidentaux ? La question de la circulation des modèles 
est posée ; la réflexion sur la diffusion de la pratique est engagée. Le présent 
ouvrage privilégie trois thématiques qui croisent mondialisation des modèles et 
tourisme : le durable, la culture et la gastronomie.
Cet ouvrage collectif 
est issu des Troisièmes Rendez-vous Champlain sur le tourisme, qui se sont tenus 
en juin 2010 à Angers. 
Au sommaire
1. Les acteurs du tourisme : 
accès, pratiques et gouvernance 
- Comprendre les pratiques et l'expérience 
touristique 
- Gouvernance et jeux d'acteurs 
2. Tourisme et 
développement dans les lieux du monde 
- La mise en tourisme des lieux 
- 
Le développement des lieux touristiques 
3. La production de modèles 
mondiaux ? 
- Éléments pour une lecture critique des modèles 
- Une 
globalisation culturelle au service du tourisme
en savoir 
plus
Source : Veille info tourisme,  http://www.veilleinfotourisme.fr/1318257690534/0/fiche___article/
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